Au fond du verre

Si, comme moi, vous poussez un soupir quand le serveur vous demande de goûter le vin, il est temps de réagir. Avant-hier, en effet, je suis allé à Strasbourg pour assister à un cours d'oenologie. J'ai voulu tester un tel atelier en raison d'un constat très simple : il est très difficile d'apprendre l'oenologie par soi-même. Alors oui, il y a bien une pléthore de guides, du plus pédagogique au plus complexe, pour avoir quelques notions de vocabulaire. Mais l'oenologie ne réside pas dans un livre, et demande un certain entraînement sur son matériau de base : le vin. Et c'est là que le bât blesse : qui serait prêt à ouvrir 6 bouteilles de vin d'exception pendant une soirée, et à ne pas les terminer ? Au prorata du prix des bouteilles, le cours d'oenologie correspondait donc à un choix logique, puisqu'il coûtait moins cher que l'achat de 6 bons vins. Pour autant, je n'étais pas certain de mon choix : j'appréhendais un peu d'être le seul débutant dans la salle et d'avoir l'air, disons-le tout net, d'un plouc. Mais toutes ces craintes étaient au final injustifiées : en effet, toutes les classes d’âge mais aussi tous les niveaux étaient représentés. Ces ateliers d’oenologie sont en effet destinés à toutes sortes de publics, aussi bien aux débutants qu'aux amateurs éclairés. J'ai même été surpris de constater que les plus jeunes étaient en fait les plus pointus, dans le domaine. Non qu'ils aient le nez de l'expert, mais ils ont en tout cas de solides connaissances sur le sujet. Cela peut sembler curieux, mais s'explique en fait aisément : comme je l'ai appris en discutant avec eux, ils n'assistent pas à ces cours pour le plaisir. Leur job nécessite une bonne connaissance du vin et ils viennent donc là pour travailler (certains étaient même envoyés par leurs employeurs). Il y avait donc un écart important dans la manière d'appréhender l'atelier selon les participants, mais tout le monde s'est retrouvé au final autour du vin. En ce qui me concerne, la limite de cette expérience réside dans le fait qu'on apprend beaucoup, mais qu'on ne retient pas vraiment, en définitive. C'est peut-être moi, mais les infos m'ont semblé vraiment abondantes lors de l'atelier. Pour les gens qui, comme moi, n'ont plus l'habitude des bancs d'école, les informations sont très denses, surtout quand il est question de l'évolution des cépages ! Heureusement, la dégustation permettait de mettre chacun sur un pied d'égalité, puisque chacun pouvait exprimer librement ce qu'il sentait dans le vin. Et cela m'a permis de réaliser au final une dégustation horizontale : une dégustation de plusieurs millésimes d’un seul et même domaine. Une chose est sûre : je ne dégusterai plus le vin de la même façon, après cet atelier. Je vous laisse le lien qui renvoie vers le cours d'oenologie à Strasbourg si vous souhaitez en savoir plus.